Vous souvenez vous de ce héros de conte d’enfants qui ne connaissait pas la peur ?
Il était alors marginalisé par son entourage et considéré comme idiot ou inapte aux codes de la société. Il part donc à la recherche de cette émotion, et est mis à l’épreuve dans la foret ou des créatures surnaturelles le surprennent mais ne l’effraient toujours pas. Comme il n’a ressenti aucun danger il ne peut se satisfaire de cette expérience, ni être intégré dans son entourage. Plus tard, alors qu’il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux, il tremble de peur. Habituellement dans les histoires, le héros en devenir, ressent la peur, accepte cette émotion, et doté de courage surmonte l’obstacle présenté. Or ici on remarque surtout que l’absence de peur le met à l’écart du groupe social. Que représente la peur dans l’espace social ? Peut-on envisager la peur comme condition à la solidarité ? a l’union dans le groupe et comme restriction à la liberté individuelle ? Comment expliquer que cette émotion dite négative est ici reconnue comme vertu que le héros doit absolument acquérir ?
Cette peur est particulière car elle est relative au système de valeurs et de croyances fondatrices du groupe social.
Heureusement grâce aux frissons de la peur suite au sentiment amoureux, le héros retrouve de son humanité. La rencontre avec cette jeune fille implique un attachement qui s’associe immédiatement à la peur de la perte tout en redonnant force et couleurs a toutes choses.
La peur de ce héros est bien différente de celle qui paralyse les sociétés. Les contes par leur fonction incitent à la cohésion au sein du groupe et mettent aussi en garde contre toute autorité excessive.
La sagesse populaire cherche la mesure en toutes chose : si la peur est une émotion fondamentale nécessaire a la survie de l’homme et au développement de sa sensibilité, elle perd toute vertu quand elle est instrumentalisée au profit d’un quelconque pouvoir pour contrôler les individus au sein des sociétés. Notre héros suit un itinéraire lui permettant de connaitre une peur qui est souffle de vie, de se réapproprier son humanité, sans pour autant perdre la liberté qui fonde l’individu.
Vite à nos livres de Contes !
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