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  • Photo du rédacteurfrederique STREF

L'expatriation requiert une capacité d’adaptation proche de l'enfance


Vivre à l’étranger requiert une vraie capacité d’adaptation. En nous appuyant sur les théories psychanalytiques du développement, le parallèle entre les mécanismes d'adaptation des enfants et ceux des expatriés se rapproche d'ailleurs fortement l'un de l'autre.


En Nouvelle-Zélande, l’obtention du visa pouvant être relativement difficile parfois, l’intérêt de notre présence sur le territoire a été validé en amont, et donc l’opinion du pays d’accueil nous est favorable. Un avantage qui peut s'avérer considérable par rapport à d'autres destinations.


L'adaptation culturelle est quant à elle étroitement liée à des traits de personnalité tels que l'ouverture d'esprit, la confiance en soi, la capacité à établir des relations avec les gens et la curiosité. Ce qu'on appelle le "choc culturel" se défini d'ailleurs comme « la frustration et la confusion qui résultent du fait d'être bombardé par des signaux ininterprétables. »


L’expatriation exige à la fois de la flexibilité et un fort sentiment de soi


L’expatriation exige à la fois de la flexibilité et un fort sentiment de soi pour interagir avec les locaux, établir une relation de respect mutuel et d'interdépendance, sans perdre son identité. Cela signifie maintenir des frontières personnelles ni trop fluides ni trop rigides pour éviter un isolement culturel (ghettos d'expatriés), ou une immersion totale (devenir natif) dans le but de trouver un bon équilibre entre ces deux extrêmes.


Soulevons brièvement les questions de dépendance, de formation de l'identité, d'autonomie et de contrôle, considérées comme des préoccupations essentielles à différents stades du développement d’après les travaux de Freud, Erikson, Klein et Dolto.


La façon dont les enfants résolvent certains problèmes de développement peut se refléter dans la façon dont les expatriés parviennent à s'adapter à leur nouvelle vie. Le premier problème qu'un enfant doit résoudre est la dépendance. En effet, le nourrisson doit négocier ses besoins de dépendance, exprimés par des pulsions orales. Une certaine quantité de frustration est jugée nécessaire pour développer la tolérance à la frustration et le contrôle des pulsions. Ces expériences de la dépendance aideront l'enfant à développer un sens de la réalité et du fantasme et le conduiront à développer une identité.


Le problème de l'identité de l'expatrié, de ne pas comprendre les coutumes ou les modes de fonctionnement de son nouveau pays, est un sentiment souvent partagé et qui peut parfois générer de la frustration. Le déni apparaît souvent au début de l'expatriation, les difficultés sont minimisées puis apparait une période de désillusion. Soudain, il n'est plus amusant de prendre un bus sans savoir où se trouve l'arrêt. Le choc culturel se déclenche alors avec des niveaux de frustration importants. La joie d'explorer la ville et de découvrir ses trésors peut alors se transformer en cauchemar.


Pour les expatriés, avoir de l'autonomie peut parfois être problématique


La frustration due à des besoins de dépendance non satisfaits et la frustration liée aux besoins d'individuation non satisfaits créent du stress et conduisent à des sentiments de dépendance et d'impuissance, entraînant la réactivation d'un autre mécanisme de défense précoce : le fractionnement.


Certains expatriés utilisent le même mécanisme de fractionnement, et divisent le monde en "tout bon" ou "tout mauvais" ; la culture et le fonctionnement d'origine sont tous bons tandis que la culture et les mécanismes d'accueil sont tous mauvais, inefficaces et n'ont aucun sens. Cela conduit à des sentiments de "nous contre eux", plus exacerbés si la communauté d'expatriés apparaît comme le refuge du "nous" par l'appartenance au groupe.


Une fois qu'ils ont réalisé leur séparation et intégré une identité, qu'ils ont maîtrisé la capacité de gérer la frustration et qu'ils ont fait l'expérience de l'émergence de fonctions autonomes du moi, les enfants sont confrontés aux conflits de l'autonomie et du contrôle. Pour les expatriés, avoir de l'autonomie peut parfois être problématique. Ils peuvent être confrontés à moins de possibilités d'expressions d'individuations, surtout pour le conjoint qui a suivi le partenaire expatrié, sans aborder aujourd’hui le sujet la dépendance financière.


Parfois, le conjoint actif passe plus de temps au travail, par nécessité ou pour éviter la maison, où l'atmosphère familiale est devenue désagréable en raison de conflits non résolus, exacerbés par le nouvel environnement. Cela peut se refléter sur le conjoint qui se sent abandonné, seul, et devient de plus en plus déprimé et/ou plein de ressentiment.


Comme les conflits non résolus dans l'enfance, la dépression et le ressentiment d'une expatriation malheureuse ou déséquilibrée ont des conséquences sur l’individu, le couple, la famille et le développement des enfants.



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